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Il était une fois ..... en 1975 ... un blaireau fort jeune au guidon d'un 350 Ducat' desmo .. (ben oui quoi le Cherge a été jeune aussi, pov' tanches !! )

Adonc ...

Oyez tristes sires ...

A l'époque je roulais par n'importe quel temps, étant jeune et vigoureux. Ce jour là d'automne froid et humide, je rentrais de ma Corrèze natale et m'en allais vers mon pays d'adoption : le Cantal. Entre St-Angel et Bort les Orgues serpente une ch'tite route qui, à l'époque, était pas des plus fréquentables : gravillons, verglas, feuilles et dépots naturels de tout genre (bouses, lisier, cadavres d'animaux etc ...) agrémentaient ce trajet de fort aimable manière !

Faisant fi des dangers, et les neurones quelque peu débranchés à l'époque (quoi ? et maintenant ? ca veut dire quoi ca ??) je poussais donc mon vaillant petit mono et essayer de vérifier l'adage qui disait alors que seules les Ducati tenaient VRAIMENT la route ... (Ami lecteur ne sois pas outré ou choqué , souviens toi seulement que c'était le temps des 4-pattes honda et autres trapanelles jaunes qui tenaient la route, certes, mais TOUTE la route ! :)))

Et ce qui devait arriver, arriva ! dans un droit sournois, une plaque d'une humidité indéterminée me mina ... Me mina l'esprit au point que je décidais, sans même me concerter, de tirer tout droit et d'éviter ce piège grossier ! Donc acte : "Saisis les freins vaillant chevalier au heaume Cromwellé" (j'étais en bol en ces temps reculés) ...

Merd' ? Damned ? Arghhhh ??? Mon tambour avant (1975 je te rappelle, sombre inculte), fut-il double came, devait être occupé ailleurs et me laissa choir ou du moins fit si peu son travail que de tout-droit-sur-la-partie-droite-de-la-chaussée mon excursion devint rapidement tout-droit-tout-a-gauche-p'tain-de-bordel-je-m'y-mets !

Tranquillement (!) je coupais donc ma partie de chaussée, puis celle réservée aux abrutis d'en face, puis visitait la partie champêtre du fossé gauche pour, finalement, enjambait gaillardement le talus et plongeait quelques 3 metres plus bas dans un confortable édredon de feuilles mortes, épais à souhait, où le Ducat' disparu presque entièrement .... Même pas "Beleng Beleng Beleng" , plutot "Sproutchhhhhhh .... "

Heureux d'être aussi peu abîmé et constatant que le Ducat n'avait rien si ce n'est quelques mètres cubes de feuilles sur le râble, je tentais de remettre la brêle et son pilote sur la chaussée, sise à 3 mètres au dessus de nous ..
Fi donc belle charogne ! tout mes efforts furent vains , peut être même trente ... La bête, bien que légère pour une moto, n'était point livrée avec treuil et palan ..

Las, je montais sur la route et attendis une aide quelconque, qui se matérialisa sous la forme d'une camionnette, conduite par un fringuant VRP en costume et cravate, nickel-chrome ! Très sympa, après avoir écouté mon histoire et m'avoir déclamé "Pas de problème ! A deux on va la sortir facilement !!" il sauta derrière le talus ..... et se retrouva enfoncé jusqu'à mi-cuisse dans le soyeux mélange de terre et de feuilles pourries ! Ouarghhhhh la gueule du costard !:))))))))

Pas freiné pour autant dans son enthousiasme, le valeureux commercial fit tant et si bien que nous nous retrouvâmes tous trois, la tomo, lui et ma pomme, en quelques poignées de minutes sur la route !!
Bon, avec son pantalon boueux et les manches de la veste idem, il faisait plus vidangeur que VRP ... Il a poussé la gentillesse jusqu'à me suivre un temps, au cas où la moto aurait souffert de la chute (dans ce cas on l'aurait mise dans la camionnette jusqu'a Bort, m'avait-il dit ...) puis sur un signe de la main, on s'est quitté et pas un seul moment je n'ai pense à lui proposer de lui payer le nettoyage de son costard ! :)))) Bah , j'étais jeunot hein !

Qu'il soit (24 ans après ! une paille !) mille fois remercié de sa gentillesse !!

Aujourd'hui ? tu y sécherais dans ton fossé ou bien tu payerais 800 balles de dépanneuse ... Saloperie d'époque ! :))))